Vaccin pour le zona ?

Information sur le Vaccin contre le Zona (Shingrix®)

Le vaccin contre le zona (Shingrix®) :
les informations pour décider

1. Le zona, c'est quoi exactement ?

Le zona est une éruption cutanée douloureuse causée par la réactivation du virus de la varicelle.

  • Est-ce fréquent ? Oui, surtout après 50 ans.
  • Est-ce grave ? En général, l'éruption guérit. Le vrai problème, c'est le risque que la douleur persiste des mois après la disparition des boutons : on appelle ça les "douleurs ou névralgies post-zostériennes".

Quelle est la probabilité d'avoir ces douleurs persistantes ?

Le risque d'avoir ces douleurs chroniques si vous développez un zona augmente nettement avec l'âge. Pour donner un ordre d'idée, si l'on prend toutes les personnes qui ont un zona :

  • Les douleurs persistantes touchent environ 1 personne sur 5 (21%) dans la tranche d'âge 60-69 ans.
  • Ce risque monte à près d'une 1 personne sur 3 chez les plus de 70 ans (29% à 34%).

C'est donc principalement pour réduire ce risque de douleur chronique, qui devient non négligeable avec les années, que la vaccination est proposée.

2. Le nouveau vaccin Shingrix® : ce qu'il faut savoir

C'est un nouveau vaccin, recommandé en France depuis 2024 pour :

  • Tous les adultes de 65 ans et plus immunocompétents.
  • Les adultes de 18 ans et plus qui ont un risque élevé de zona (par exemple, à cause d'une maladie ou d'un traitement qui affaiblit l'immunité).

Point important : ce n'est pas un vaccin "vivant", il peut donc être administré même si vos défenses immunitaires sont faibles.

3. Les bénéfices concrets : qu'est-ce que ça apporte ?

Les études ont été menées principalement chez des personnes de 70 ans et plus. Voici ce qu'elles nous disent :

  • Pour éviter 1 cas de ZONA : il faut vacciner 34 personnes sur une période d'environ 4 ans.
  • Pour éviter 1 cas de DOULEURS PERSISTANTES : il faudrait vacciner 293 personnes.

Attention, les experts précisent que ce chiffre est à prendre avec un peu plus de recul car c'était un résultat qualifié d'« exploratoire » dans l'étude.

4. Les inconvénients et les nuances importantes

Les effets secondaires fréquents (mais bénins)

Soyons clairs, le vaccin fait souvent réagir :

  • Réaction au site d'injection (douleur, rougeur) : 3 personnes sur 4 (74,1 %).
  • Réactions générales (fatigue, maux de tête...) : 1 personne sur 2 (53 %).

Rassurez-vous : les effets indésirables graves sont très rares et n'étaient pas plus fréquents qu'avec le placebo.

Les nuances scientifiques importantes

La discussion chez les experts vient de plusieurs décalages entre ce que l'on vise et ce qui a été solidement prouvé :

  • L'objectif principal vs. la preuve principale : On veut surtout éviter la douleur persistante, mais la preuve la plus forte des études concerne la prévention du zona lui-même. L'efficacité sur la douleur chronique est donc moins certaine.
  • Le fossé dans les chiffres : L'effort de vaccination est bien plus grand pour le bénéfice le plus recherché. Il faut vacciner 34 personnes pour éviter 1 zona, mais 293 personnes pour éviter 1 cas de douleur persistante.
  • La population étudiée vs. la population ciblée : Les grandes études ont été faites sur des personnes en bonne santé (immunocompétentes). Or, le vaccin est aussi recommandé pour des personnes plus fragiles (immunodéprimées), pour qui on n'a pas de preuve directe issue de ces mêmes études.

En résumé : la balance bénéfices / risques

Arguments pour le vaccin Arguments pour l'abstention (ou la réflexion)
Le risque de développer une douleur chronique (près d'1 chance sur 3 après 70 ans) vous semble important et vous souhaitez le réduire. Le bénéfice le plus prouvé (éviter le zona) vous semble moins important que celui qui est moins certain (éviter les douleurs).
Vous préférez réduire un peu un risque non négligeable, même si le vaccin n'est pas parfait. Le fait de devoir vacciner près de 300 personnes pour éviter 1 cas de douleur persistante vous semble un bénéfice faible.
Les effets secondaires (douleur au bras, fatigue pendant 1-2 jours) ne vous font pas peur. Vous êtes sensible aux effets secondaires et préférez éviter une réaction désagréable quasi certaine.
Vous mettez votre protection individuelle avant tout. Le manque de données précises pour votre situation (ex: si vous êtes immunodéprimé) vous incite à la prudence.

La conclusion ? Il n'y a pas de "bonne" ou de "mauvaise" réponse. C'est une décision personnelle à prendre en discutant ensemble. L'objectif de cette fiche est de vous donner une information factuelle et sans détour pour que vous ayez toutes les cartes en main.

On en parle ?

Mis à jour le 09 Sept. 2025